Apocalypse et secousses tectoniques dans le Retail

Partie 1/2


Cette période de confinement lié à la crise sanitaire aura été destructrice et aura signé l’arrêt de mort de bon nombre d’enseignes du Retail Françaises et mondiales. 

Comment en sont-ils arrivés là ? Comment ces acteurs du Retail, réputés pour leur maitrise de la supply chain, n’ont pas réussi à évoluer ? Pourquoi n’ont ils pas travailler à renforcer leur présence business en s’appuyant sur une stratégie omnicanale et une logistique du dernier quoi kilomètre robuste  et agiles ? 


⚠️ 🛍


Pré-Covid19 : l’Inquiétante situation financière du Retail « traditionnel »

Fatalité ou modèle économique arrivé en fin de cycle ? Beaucoup diront que ça devait arriver depuis longtemps… trop d’ouvertures de magasins depuis ces 15 dernières années.

En parallèle, un contexte économique dévastateur catalysé par des guerres des prix, des promotions dans tous les secteurs. En parallèle, un e-commerce qui a explosé…

Toute la filière se trouve en rupture avec son économie de développement. Trop d’acteurs encore défendent les intérêts d’une production de masse basée sur les volumes de vente, dont la moitié se fait à prix barrés.

Trop d’offre pour une demande en baisse ou qui n’est plus là !

Ce mois de mai 2020 est de toute évidence une première secousse tectonique. Les répliques à venir seront malheureusement nombreuses et inévitables.



➡️ Manque d’agilité et de remise en question

Un manque d’efficacité et d’agilité à l’ère du digital.

Des difficultés à équilibrer les vitrines physiques avec une présence en ligne : Le magasin « Brick and Mortar » était l’épine dorsale littérale de l’espace de ventes traditionnelles ayant pignon sur rue depuis des décennies. Le magasin physique était essentiellement là pour aider les détaillants à établir leur présence, mais ce n’est clairement plus le cas. 

Une remise en cause trop tardive de leur stratégie commerciale : Un nombre de changements trop important que l’organisation opérationnelle, toujours liées à une stratégie de magasin, n’a pas su prioriser ou mettre en œuvre par manque d’agilité.

Les méthodes opérationnelles logistique restées longtemps figées et perfectibles : Les tendances des consommateurs changent de plus en plus rapidement et nécessitent une adaptation en permanence de la chaîne d’approvisionnement et une gestion logistiques fines des stocks. La digitalisation et le e-commerce vont de pair avec l’évolution et les goûts changeants des consommateurs.


➡️ Des dettes énormes à payer

Une autre chose préoccupante pour les détaillants est leur endettement pour soutenir leurs développements passés. La dette met les bilans à rude épreuve et les paiements d’intérêts laissent moins d’argent à investir dans l’entreprise – une recette sûre pour une spirale de la mort.

A celle-ci, viennent s’ajouter des dettes supplémentaires contracter ces 18 derniers mois pour rester à flot et payer les charges d’exploitation mensuelles.


bruno sanlaville BSC Business Stratégie Conseils - Dernier kilomètre E-commerce et Retail

➡️ Des magasins qui n’ont pas su se transformer pour répondre à l’évolution des usages et l’omnicanalité

Le trafic a diminué dans les centres commerciaux et en magasin, la part du gâteau du commerce électronique augmente rapidement. Même si le e-commerce n’est pas la principale cause avec son choix inégalé de produits accessibles en quelques clics, sa possibilité de passer des commandes tous les jours et à n’importe quelle heure; il a cristallisé et mis en évidence de nouveaux usages et des nouvelles attentes consommateurs. Désormais les consommateurs dépensent plus pour des expériences que pour des produits…L’expérience client doit être au premier plan si le « retail » espèrent survivre

Et cette transformation passe aussi par une évolution du modèle logistique sous contrainte pour apporter une réponse omnicanal . En référence à mon article d’octobre 2017  : Pourquoi-le-retail-doit-prendre-le-controle-du-dernier-kilometre/


Gilet jaune et Covid-19 : un enchainement mortel pour le secteur

Gilets jaunes bloque les centres commerciaux

Deux mois de confinement additionnés à la crise des gilets jaunes et à la réforme des retraites ont eu raison de nombre de ces enseignes.

Plusieurs enseignes de vêtements, de chaussures ou d’ameublements, qui connaissaient déjà des difficultés avant la crise du coronavirus, se retrouvent désormais en redressement judiciaire ou en dépôt de bilan.


Enchaînement sans précédent de problèmes avec le coronavirus et le confinement

  • 136 000 magasins fermés…
    • Depuis le 15 mars, la quasi totalité des magasins non alimentaires sont fermés et les enseignes ont vu leur chiffre d’affaires tendre vers zéro.
  • Déconfinement…
    • Manque de visibilité sur la reprise réelle de l’activité et de la consommation pour ambitionner de « rattraper » le manque à gagner du printemps 2020 et écouler les stocks.
    • Des charges d’exploitation importantes à payer comme les salaires, les charges sociales et fiscales sans oublier les loyers, 2ème poste de dépenses de ces entreprises. 

La liste commence à s’allonger :

Alinea (2.000 salariés, 30 magasins) , Naf-Naf (1170 salariés, 160 boutiques et 74 boutiques affiliées), Orchestra-Prémaman (2 900 salariés), Chaussures André (600 salariés) , La Halle (6000 personnes), Camaïeux (800 magasins dans le monde, 3800 salariés et 600 magasin en France) … Pier 1 Imports (450 magasins)

Conforama également en grande difficultés, n’arrivant pas à obtenir un Prêt Garanti par l’Etat (PGE),  qui fusionnerait avec But…une fusion à la manière d’un FNAC – Darty …

On pourrait aussi citer 5àSec ou Mavic. (Aux US aussi, des acteurs majeurs  comme JCPenney, L Brands, Gap ou Macy’s sont au bord de la faillite.)

Si la situation financière était mauvaise en début d’année 2020 pour les « Brick and Mortar », les choses sont devenues clairement apocalyptiques après la crise sanitaire. 

Et ce n’est probablement pas fini. 

🚨


Il a urgence ! Pour survivre dans ce nouveau monde post-Covid19, où la digitalisation et l’agilité seront les règles, les enseignes « Brick and Mortar » doivent se réinventer.

Prendre le contrôle du dernier Kilomètre n’est donc plus une option pour les « retailers » pour rester dans la courses.  Il ne s’agit en aucun cas uniquement un bouleversement logistique, mais une adaptation bien plus profonde aux nouvelles règles du commerce ! Mais est-ce à la portée de tous les secteurs ?


🛒 📦


Articles de références :

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.